Eglise de l'Assomption de la Très Sainte Vierge

Présentation de l'église : architecture, vitraux, mobilier ....

Les noms de lieux de La Roche l'Abeille

Tirée du Dictionnaire toponymique de la Haute-Vienne de Yves LAVALADE (Editions Lucien Souny), voici la liste des noms de lieux de la commune de La Roche l'Abeille, avec leur origine et leur signification.

Il y a près de 150 ans, s'ouvrait la première école de DESHAIES….

Le 25 mai 1873, le Conseil Municipal de La Roche l’Abeille, avec à sa tête M. Sénémaud, prenait la délibération suivante:
«Une forte partie de la commune, la section de Deizeix, n’a pas pu bénéficier des avantages de l’instruction primaire. Ces villages éloignés de leur chef-lieu d’environ 7 ou 8 km, les enfants sont dans l’impossibilité de se rendre à l’école et ils en seront toujours privés si une école de hameau n’y était établie.
Le Conseil Municipal considérant que la position du village de Deizeix, d’une population relativement grande comme village, plus de cent habitants, avec les autres endroits de la section, plus les villages des autres communes aussi éloignés de leurs écoles, quelques uns aussi peuplés que Deizeix, qui ainsi que lui ne peuvent recevoir les bienfaits de l’instruction primaire. Toute cette population que l’on peut évaluer sans exagération de cinq à six cents habitants serait, comme elle a été jusqu’à ce jour, privée d’instruction, si une école n’était créée à Deizeix.
Toutes les ressources pour l’instruction primaire étant absorbées par l’école communale du chef-lieu, le Conseil a le regret de ne pouvoir voter qu’une somme de deux cents francs pour l’ameublement de la dite école. Le Conseil, confiant dans la réussite de l’établissement qu’il sollicite et dont les besoins sont de toute justice, demande qu’elle soit dirigée par un instituteur.»
 
Le 8 septembre suivant, le Sous-préfet de Saint-Yrieix(qui n’était pas encore «la Perche»), après avoir rappelé que la population de la section de Deshaies, qui comprenait huit hameaux, s’élevait à 218 habitants et les enfants à scolariser à environ 50, est «d’avis qu’il y a lieu d’accueillir favorablement la demande formée par le Conseil Municipal de La Roche l’Abeille». (Notez les différentes orthographes de Deshaies à cette époque, on trouve aussi Dézeix)
 
Le 10 janvier 1874, l’Inspecteur primaire de Saint-Yrieixécrivait ceci à l’Inspecteur d’Académie, au sujet de la création d’une «école publique mixte au hameau de Deshaies quipourrait être fréquentée par plus de 50 élèves… Cette commune déjà subventionnée pour ses dépenses scolaires ne pourra contribuer à l’entretien de l’école projetée. Il s’ensuit que les frais évalués, savoir, pour le logement: 140 Fr. et pour le traitement du maître: 700 fr. devront être supportés par le département et par l’Etat.»
 
S’en suit une polémique sur le niveau du traitement de l’instituteur, la réglementation ne prévoyant qu’un traitement annuel de 500 ou 600 Fr. selon la classe.
 
L’inspecteur primaire dans une lettre du 15 février 1874avance les arguments suivants :«…Je puis vous faire connaître qu’il me parait impossible de limiter à 500 ou 600 Fr., selon la classe, le traitement du titulaire de l’école. Les nécessités de la vie, aussi onéreuses dans un hameau que dans un chef-lieu, ne permettent pas à un instituteur de s’accommoder d’un salaire aussi modeste. Le recrutement des maîtres devient de plus en plus difficile à cause de l’insuffisance des émoluments.»
Un minimum de 700 Fr. serait rigoureusement indispensable. «Le Conseil départemental vient d’ailleurs d’exprimer le vœu que tous les instituteurs de hameau soient payés sur le pied de 700 Fr.» (adjoints: 500 ou 600 Fr.). Malgré cela, le traitement du Directeur de l’école de Deshaies sera fixé à 500 ou 600 Fr. selon la classe.
 
Mais en 1882, après les lois de Jules Ferry qui rendaient l’instruction publique obligatoire pour tous les enfants de 5 à 13 ans, l’afflux d’enfants à scolariser a nécessité de prendre de nouvelles dispositions, tel que cela apparaît dans la délibération du Conseil Municipal datée du 6 août 1882 (Maire: M. Audevard):
 
«… il y a lieu de s’occuper des mesures à prendre pour l’application de la loi du 28 mars 1882, sur l’obligation de l’instruction primaire: Commune de la Roche: 128 garçons et 101 filles de 6 à 13 ans, c'est-à-dire obligés d’aller à l’école. Les écoles du chef-lieu peuvent recevoir chacune 50 enfants. Il reste donc 78 garçons et 51 filles. L’école de Deshaies est insuffisante pour recevoir tous ces enfants.
Du reste, d’après les nouveaux règlements, un seul maître ne peut être chargé que de 50 élèves. Il y a donc urgence de créer à Deshaies, à la place de l’école mixte, une école de garçons et une école de filles.»
Le Conseil décide «qu’il y a lieu de dédoubler l’école de Deshaies et charge M. le Maire et Mrs Chassagne et Durand de s’occuper du choix des locaux, en concert avec M. l’Inspecteur primaire…».
 
Le 29/10/1882 l’Inspecteur primaire adressait au Ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-arts un rapport sur l’implantation d’une école de filles au hameau de Deshaies, dont voici quelques extraits:
 
«Section de Deshaies: une dizaine de villages et hameaux situés à plus de 4 km des écoles du chef-lieu.
Nombre d’enfants scolarisables: 49 garçons et 43 filles (population scolaire totale de la commune: 274 enfants).
Maison louée sur un emplacement salubre, bien aéré et d’un accès très facile, près de la route de St-Yrieix à Château-Chervix. Elle comprend 2 chambres très propres pour l’institutrice et une salle de classe relativement vaste… Les enfants auront une cour spacieuse au midi de la classe.
Installation provisoire puisque la Commune de La Roche étudie en ce moment les voies et moyens pour construire et les écoles sur le chef-lieu et les écoles de Deshaies.»
 
Mais ceci est une autre histoire…
 

Fontaine des Cars

 

De l’époque médiévale, il reste encore «les fontaines des Cars». Elles étaient dites miraculeuses jusqu’à une époque assez proche de la nôtre. C’étaient les«bonnes fontaines».
Le jour de l’Assomption, on se rendait en procession à ces fontaines. C’était un pèlerinage et lorsqu'une maladie se présentait , (convulsion, rhumatisme...) on faisait boire de cette eau dite miraculeuse au malade. Parait-il que de nombreuses guérisons étaient constatées.
Ces fontaines, par la suite, ont également servi à approvisionner en eau la population du bourg pour ses besoins domestiques quotidiens.
 
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Oratoire Notre Dame d'Aout

Ex-voto élevé au 20° siècle par une famille de la commune. Il faisait l’objet le 15 Août d’une procession au cours de laquelle était portée une Vierge en bois du 15° siècle.
 
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Arcosolium

Il y a dans le cimetière de la Roche l’Abeille, contre l'ancien mur sud, un arcosolium voûté en plein cintre qui paraît dater du 13ème siècle. Il a comme base une vieille pierre tombale dont la paroi antérieure est décorée d’une spirale dans les méandres de laquelle sont sculptées des fleurs de lys rudimentaires. L’archivolte et les impostes de la voussure sont moulurées.
 
Cette niche abritait deux vieilles pierres. L’une, en granit, paraît être un débris de croix de carrefour: elle représente le Christ en croix, accosté de deux personnages debout. La seconde, plus intéressante, est en calcaire et représente une vierge à l’Enfant du 15ème siècle, elle porte encore des traces de peinture ocre et rouge. Ces oeuvres  sont maintenant visibles dans l’Eglise.
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Le Dolmen de Pierre Levée

Constitué d’une table en granit local, de forme irrégulière légèrement ovale, soutenue par cinq piliers d’une hauteur variant entre 1 mètre et 1.50 mètre sauf le cinquième qui n’est que de 50 cm. Une légende raconte que trois bergères portaient les pierres qui soutiennent la table, l’une d’elle était boiteuse et ne put porter qu’une pierre plus petite, d’où l’inclinaison du monument.
 
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Lande de Saint - Laurent

 
Elle est constituée de serpentine, une roche peu acide contrairement au granit de la région. Les landes serpentinicoles représentent donc des écosystèmes très originaux et recèlent un patrimoine biologique d’une grande rareté. Vous pouvez la découvrir, grâce à unsentier d’interprétationde 4 km (1h30) dont le fil conducteur est le pastoralisme. Des empreintes de brebis guident les pas des visiteurs vers des supports interactifs leur permettant de découvrir les richesses naturelles et historiques de la lande. Le parcours ne présente pas de difficultés et la première station est accessible aux personnes à mobilité réduite.
 
 
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La bataille de La Roche l'Abeille


Le 17Juin 1569 une armée catholique quitte son cantonnement de Couzeix et franchit la Vienne avec à sa tête le Duc d’Anjou, frère du roi. Morose, car il avait vainement tenté d’intercepter l’armée huguenote de l’Amiral de Coligny, venant d’Angoulême par Chalus, avant qu’elle ait rejoint à Nexon les reîtres et les lansquenets protestants de Wolfgang de Bavière, Duc des Deux-Ponts. Un contingent de l’armée réformée retranché dans Aixe-sur-Vienne barrait la route de Périgueux et avait résisté à tous les assauts. Devait-il expliquer le manque de combativité de ses troupes par leur hétérogénéité, Français, mais aussi Italiens, piquiers suisses, lanciers espagnols, Allemands catholiques, ou plutôt par les nombreux malades, la nourriture insuffisante, les soldes toujours différées?
La Reine-Mère Catherine de Médicis, la rusée italienne, était bien restée dix jours à Limoges, mais ni les promesses, ni les intrigues, n’avaient pu entamer la cohésion de l’armée protestante.

D’Anjou couche au château de Saint-Jean-Ligoure et reçoit à Pierre-Buffière le renfort de soldats du Pape et du Duc de Toscane. Le 23, il prend ses quartiers à La Roche-l’Abeille.

L’Amiral de Coligny occupe Saint-Yrieix-la-Perche où arrive le 18 juin Henri de Navarre, le futur Henri IV, fils de Jeanne d’Albret, alors âgé de 16 ans. Ce dernier logera dans la maison d’un sieur de Lajonchapt qui existe encore place du Moustier.

C’est à tort que la lande de St-Laurent a été considérée comme l’emplacement de la bataille. Les bouleversements de terrain qui s’y trouvent ne sont nullement des restes de fortifications militaires mais les vestiges de l’exploitation minière de la serpentine dès l’époque gallo-romaine.

Un chroniqueur, Jarrige, localise l’affrontement « près l’estang de la Gorce». C’est donc dans un vallon situé à environ 1500 mètres au sud de La Roche-l’Abeille et suivi par le ruisseau La Gaulette, affluent de l’Isle, que le Duc d’Anjou établit une solide position défensive.
L’artillerie et les piquiers suisses sont cantonnés au hameau de Beauplas. Le corps d’armée principal est retranché sur le plateau, au nord du ruisseau de La Gaullette. L’infanterie italienne occupe le hameau de La Baurie. 22000 catholiques feront face à 24000 protestants.

L’Amiral de Coligny décide d’attaquer le 25 Juin. A l’aube il quitte Saint-Yrieix en prenant le commandement de l’avant-garde alors que La Rochefoucauld, assisté des Princes de Condé et de Navarre, commande le corps principal. Les assaillants empruntent les chemins de Laurièras et de Puy-Chétif. Les premiers éléments de l’avant-garde sont fauchés par les arquebusiers catholiques abrités derrière des clôtures «à la mode du pays, palissées de grands bois de châtaigniers couchés entre des fourchons».

C’est alors que l’Amiral fait donner l’assaut par les ailes. L’infanterie française, bousculée par les cavaliers protestants, lâche pied. Son commandant, Philippe Strozzi, est fait prisonnier pour s’être engagé trop avant. Ce combat violent dura 3 ou 4 heures seulement, mais il fut sans merci. On dénombra 500 à 600 morts catholiques et 150 à 160 morts protestants.

L’Amiral de Coligny était vainqueur. Victoire limitée, par le faible pourcentage des unités engagées. Victoire éphémère, car les protestants seront battus à Montaucour en octobre.

Les troupes royales s’en tiraient à bon compte. Les haies gênaient les charges de cavalerie qui auraient transformé la défaite des catholiques en déroute. Les taillis n’étaient pas propices au maniement d’armes aussi encombrantes que les piques. Confrontés à un terrain plus favorable à la guérilla qu’à des mouvements d’armées, les deux adversaires décidèrent de battre en retraite. Mais la cause déterminante de leur renonciation était la pauvreté du Limousin dont les faibles ressourcesen fourrage, en viande et en grain ne pouvaient satisfaire les besoins immenses des deux armées.

Dès le 27 Juin les protestants quittent Saint-Yrieix en direction de Brantôme. Le Duc d’Anjou prendra la route de Brive par Coussac-Bonneval.

Les Limousins, spectateurs et victimes, accueillirent avec le même soulagement le départ des deux ennemis. La Souterraine n’avait-elle pas été mise à sac successivement par les protestants et les catholiques? Limoges, qui avait supporté les réquisitions de l’armée royale ployait sous les impôts. Saint-Yrieix, qui comptait alors 2000 âmes, avait connu les rigueurs de l’occupation: prêtres assassinés, maisons du culte brûlées, statues de la Vierge et des Saints martelées. La disette et la vie chère accableront la cité pendant longtemps.
Mais le pire était le sort de la paysannerie livrée à la soldatesque des deux camps. Récoltes pillées, cheptel égorgé, fermes incendiées, viols, pendaisons, rien ne lui fut épargné.
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